
Depuis plusieurs semaines, je vois se multiplier les propositions gouvernementales visant, une fois encore, à faire porter le poids des ajustements économiques sur les épaules des salariés. Cette logique, que je considère injuste et inefficace, ne peut être acceptée.
Soyons clairs : on ne redresse pas une économie en fragilisant les acquis sociaux, mais en investissant dans ce qui fait la richesse d’un pays, =son capital humain, la qualité de vie au travail, l’innovation, et un modèle social équilibré.
En Alsace, le droit local n’est pas négociable
Je m’adresse ici directement au Premier ministre : toucher aux jours fériés spécifiques à l’Alsace-Moselle, c’est s’attaquer à l’essence même de notre droit local. Ce droit, fruit d’une histoire complexe et d’un équilibre respecté depuis des générations, n’est pas une anomalie, ni un privilège. Il est le reflet d’un pacte social fort, qui a permis à notre région de concilier développement économique et respect des travailleurs.
Derrière cette remise en cause, c’est une vision réductrice du progrès qui se dessine, une vision qui confond modernité et régression.
Il existe d’autres voies
Le mouvement UTILES que je préside dans le Bas-Rhin ne rejette pas les nécessaires transformations. Mais nous affirmons qu’elles doivent se faire au service de tous, et non contre les plus fragiles. Si nous voulons véritablement renforcer notre économie, alors explorons des pistes constructives :
- Stimuler l’innovation et soutenir nos PME.
- Promouvoir une répartition plus juste des richesses créées.
- Adapter l’organisation du travail aux réalités de notre époque.
- Améliorer les conditions de travail pour bâtir une productivité durable et humaine.
Nous nous y opposerons, comme nous l’avons toujours fait !
Je l’affirme avec fermeté : je m’opposerai à toute tentative de remise en cause des droits des salariés, sous quelque prétexte que ce soit. Ce combat est local, mais il est aussi national. Car ce qui se joue ici dépasse la seule question des jours fériés : c’est notre capacité à défendre un modèle de société juste, respectueux et solidaire.
En entreprise comme au-delà, aux côtés des citoyens et des forces vives de nos territoires, je resterai mobilisé contre ces reculs sociaux déguisés en réformes économiques. L’Alsace n’est pas à vendre. Le droit local n’est pas à rogner. Les salariés ne sont pas des pions qu’on déplace au gré des chiffres.
Restons unis, lucides et déterminés.
Mohamed Sylla
Président du mouvement UTILES Bas-Rhin
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