Les deux extrêmes et la République à la croisée des chemins !

Publié le 29 juin 2025 à 19:37

Nous vivons une époque d’incertitude politique, sociale et morale. Partout, les repères vacillent, la parole se durcit, et la tentation de la radicalité gagne du terrain. En France comme ailleurs, la montée des extrêmes n’est plus une simple alerte : elle devient une réalité électorale. Et avec elle, le risque d’un affaiblissement durable de notre démocratie.

En France, le Rassemblement national progresse à chaque scrutin, surfant sur les peurs identitaires et les colères sociales. Son discours promet l’ordre, la protection, la préférence nationale. Mais à quel prix ?
La remise en cause du droit du sol, atteintes aux libertés publiques, stigmatisation des immigrés et des musulmans, affaiblissement du lien républicain… Ce sont des fondements de notre pacte commun qui se trouvent menacés.

L’exemple de la Hongrie de Viktor Orbán ou de l’Italie de Giorgia Meloni nous montre à quoi peut ressembler un pouvoir qui flirte avec l’autoritarisme. En Hongrie, les médias sont muselés, la justice contrôlée, les minorités pointées du doigt. Est-ce vraiment ce futur que nous voulons pour la France ?

Face à cela, l’extrême gauche répond par une radicalité inverse, mais tout aussi préoccupante. Elle dénonce à juste titre les injustices, les inégalités, les discriminations. Mais elle le fait parfois dans un langage clivant, avec une stratégie de confrontation permanente, y compris envers les institutions démocratiques elles-mêmes.

 La remise en cause constante de la police, les ambiguïtés face à la laïcité, la difficulté à proposer un projet économique crédible et finançable : tout cela fragilise sa légitimité dans une grande partie de l’opinion publique.

L’exemple récent du Chili illustre ce paradoxe. Une gauche radicale arrivée au pouvoir avec de grands espoirs a vu sa proposition de Constitution rejetée massivement, faute de compromis et de clarté. Les peuples veulent le changement, oui mais pas dans le chaos ni dans l’idéologie.

Le problème, c’est que ce duel entre deux extrêmes nourrit une spirale dangereuse : chacun justifie ses excès par les excès de l’autre. On ne débat plus, on s’invective. On ne cherche plus le bien commun, mais la victoire totale sur l’autre camp.

Or, dans cette tension permanente, c’est la République qui perd du terrain : ses valeurs, ses institutions, sa capacité à fédérer. Les citoyens se sentent abandonnés, pris au piège entre peur et colère.

Il est temps de refuser les fausses évidences, les boucs émissaires, les recettes magiques. Il est temps de retrouver le courage du dialogue, de la complexité, de la responsabilité. Car gouverner, c’est autre chose que s’indigner. C’est proposer, écouter, arbitrer, et tenir la promesse républicaine.

C’est le cadre de notre vivre-ensemble, fondé sur la liberté, l’égalité, la fraternité. C’est une exigence, pas un confort. Elle suppose des droits, mais aussi des devoirs. Elle n’est pas neutre : elle est le seul socle qui nous permet de rester unis dans la diversité.

Face à la tentation des extrêmes, il ne faut pas seulement s’opposer : il faut proposer un chemin clair, humain, juste et efficace. Un chemin qui réconcilie les Français avec l’action publique. Un chemin du bon sens, de l’écoute, de la raison, mais aussi de l’espoir.

Nous avons une responsabilité collective : ne pas laisser la République vaciller, ne pas céder au fatalisme, ne pas renoncer à ce qui nous unit.
Ce sursaut n’attendra pas. Il doit commencer maintenant. Par nous tous. Ensemble.

Mohamed Sylla 

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Commentaires

Claudine Guiraud
il y a 15 heures

Tous ensembles pour une responsabilité collective
Liberté égalité fraternité !!